"La Razzia" de Thomas Kinsella

Combien j'ai aimé ? 6/10
Résumé : En Irlande, à l'époque de nos ancêtres les Gaulois, Aillil, roi du Connacht, et Medb de Cruachan, sa reine, se mettent au défi de savoir lequel est plus riche que l'autre.
Leur richesse est identique... à un taureau près.
Aillil a dans son troupeau un taureau issu du troupeau de Medb. Afin d'égaler les richesses de son mari, Medb part avec son armée pour s'emparer du célèbre taureau de Conchobor, roi d'Ulster.
Une guerre commence, les héros vont s'illustrer et les armées s'affronter et s'entretuer.

Mon avis : La Razzia racontée par Thomas Kinsella est tirée de l'épopée irlandaise de Tain Bo Cuailnge. Ce récit fait parti du folklore irlandais, il est raconté dans un style assez épique et des poèmes ponctuent le récit du début à la fin.

Le style d'écriture est assez particulier, Thomas Kinsella est un poète renommé en Irlande, il a essayé de conserver les figures de style de l'époque du récit. Les tournures de phrase répétitives ne sont pas rares :

"'Je jure par le dieu de mon peuple, 'continua-t-il, 'que j'empilerais des mâchoires humaines tranchées sur des cous d'hommes, des cous humains tranchés sur des épaules humaines, puis j'empilerais leur bras sur leurs coudes, avec des coudes sur des poignets, des poings sur des poings, des poings sur des doigts, des doigts sur des ongles, des ongles sur des crânes, etc...'"

Il y en a parfois des pages entières... Les événements sont parfois racontés sur ce même mode, ce qui est assez lassant. Personnellement j'ai parfois sauté au paragraphe suivant pour ne pas lire l'énumération des noms.

La description des vêtements et des armes de combats est aussi assez minutieuse. Des pages entières sont parfois consacré à l'énumération des héros et de leur harnachement.
Les actions des héros sont parfois totalement exagérées, ainsi que leurs descriptions :

Chaque joue était creusée de quatre fossettes - une jaune, une verte, une incarnate, et une bleue - et dans chaque oeil étaient noblement serties sept précieuses pupilles rayonnantes. Sept orteils à chaque pied et sept doigts à chaque main, aux ongles puissants commes les serres du faucon ou du griffon. [...] Dans une de ses mains, il tenait neuf crânes d'êtres humains, et dix dans l'autre, "

Toutefois c'est ce mode de récit qui fait le charme du livre. Les rebondissements sont assez nombreux pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin.

A lire dans cette édition, l'introduction de Yolande de Pontfarcy car elle permet de mieux comprendre le récit de l'épopée.

J'ai aimé aussi les illustrations de Louis Le Brocquy, en voici quelques-unes :


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