"Les cavaliers" de Joseph Kessel

Combien j'ai aimé ? J'ai détesté et admiré.
Résumé : L'histoire se passe en Afghanistan, dans les années 50. Toursène, le grand Toursène, est responsable des chevaux de Osman Bay. Toursène doit sa renommée à un jeu traditionnel, brutal et très populaire qui demande beaucoup d'adresse : le bouzkachi.
Le jeu consiste à s'emparer de la dépouille d'un bélier, pour la déposer enfin dans un cercle. Tous les coups sont permis pour s'emparer du bélier. Le jeu met en évidence l'adresse des cavaliers et le dressage des chevaux. Le vainqueur remporte prestige, notoriété, richesse et gloire.
Cette année, c'est Ouroz, le fils de Toursène, qui court le bouzkachi du roi, le plus prestigieux, sur le cheval fétiche de Toursène, Jehol. L'étalon est un expert du bouzkachi, endurant, téméraire et rapide, il doit permettre à Ouroz de remporter le jeu.
Mais Ouroz se casse la jambe juste avant de jeter le bélier dans le cercle et c'est un autre, sur Jehol, qui remporte la victoire à sa place.
Ouroz, ne supportant pas l'humiliation, s'enfuit de l'hopital où il est soigné. Avec Mokkhi, son fidèle saïs, et Jehol, il décide de rentrer dans sa région natale à travers la montagne et le désert.
Mais chevaucher ces contrées sauvages avec une jambe cassée n'est pas si facile, surtout lorsqu'on est rongé par une fierté obsessionnelle et la haine de tout.

Mon avis :ce sont 300 pages de poésie, violence, haine, beauté, cruauté, calme et perfidie. Joseph Kessel passe de la description d'un paisible paysage à la violence d'un bouzkachi. Il conte la beauté intérieure des hommes et des femmes aussi bien que la haine qui ronge Ouroz et le rend littéralement diabolique pour son entourage et pour lui-même.

Ce livre est violent, sa lecture a été douloureuse. Certains personnages sont détestables, leur sens de l'honneur à tout prix au détriment du respect de la vie et du bien des autres les rend insupportables.
Et en même temps, ce livre est magnifique, la vie des personnages est grandiose, emplie à chaque instant de fierté, de gloire et de retenue. La description de ces grands espaces de liberté, la steppe et de ce climat impitoyable est très réaliste, on sent le vent dans ses cheveux, l'odeur de l'herbe et la chaleur du soleil, juste en lisant les mots de Joseph Kessel.

Pour résumer : ce livre est cruellement magnifique.

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